16/04/2014

UNICA

Création
Théâtre musical – tout public à partir de 14 ans

Adaptation de Anne Ropers et Fabrice Villard, d’après « Mistake » et « Der Mann im Jasmin » de Unica Zürn

Une femme erre entre deux langues, le français et l’allemand, deux lieux, Paris et Berlin, et entre le féminin et le masculin, en passant par plusieurs internements psychiatriques. L’homme blanc est son compagnon imaginaire. L’histoire des errances folles marquées par des délires et hallucinations est aussi celle des créations empreintes d’une très grande poésie.
Dans ce spectacle autour d’Unica Zürn (1916-1970), artiste et écrivaine surréaliste, la création musicale et le texte entrent en forte résonance, se croisent et se répondent.

Collectif récidiva / Collectif Coax


Anne Ropers (comédienne)
Jean-Brice Godet (clarinettes) 
Marco Quaresimin (contrebasse)
Marc Druez (scénographie et vidéo)
Fabrice Villard (mise en voix)
Mise en scène collective


Prochaines représentations:

 Jeudi 5 juin et vendredi 6 juin 2014 à 20h30 au théâtre Berthelot à Montreuil

Durée : 1h15 environ


Rencontre-débat « L’art et le non-faire : quels accueils pour la folie ? » avec Patrick Blauwart (comédien), Françoise Meyer (psychanalyste), Julien Varet (psychiatre), Christian Sabas (peintre, infirmier) et les Non-Fairistes, après le spectacle du 5 juin.

Concert de « Bribes », musiques improvisées, après le spectacle du 6 juin.

Exposition de peintures de « L’Atelier du Non-Faire » dans le foyer du théâtre.




Note d’intention UNICA

D’origine berlinoise, Unica Zürn est connue en France avant tout comme compagne du sculpteur Hans Bellmer.
Elle est dessinatrice, proche de Henri Michaux et du milieu surréaliste et s’est fait connaître en tant qu’écrivaine, d’abord en Allemagne, en publiant plus d’une centaine de contes, pour la plupart dans un style expressionniste, dans la presse berlinoise au début des années 1950.
Elle met fin à ses jours en 1970 à Paris.
« Der Mann im Jasmin » (« L’Homme-Jasmin »), son ouvrage le plus connu, constitue à la fois un document quasi clinique sur sa maladie mentale et un récit littéraire d’une grande poésie.
Dans le travail d’adaptation et de mise en scène, le vécu psychique d’Unica Zürn est le fil rouge.
Sont laissées de côté sa description des différents lieux d’hospitalisation, la relation avec Hans Bellmer et son évocation de la plupart des personnes qu’elle rencontre.
Dans son récit à la troisième personne, Zürn décrit son état d’errance. Si elle erre dans les rues de Paris et de Berlin, son errance se situe également entre Paris et Berlin. Lorsqu’elle se trouve à Berlin, elle est pressée de retourner à Paris, et vice versa. Cette errance entre ces deux villes, avec ces trajets en avion pour passer de l’une à l’autre semble se rapprocher d’une errance plus contemporaine, caractéristique de l’individu postmoderne, à l’heure de la mondialisation.
La scène d’un trajet par avion entre Paris à Berlin est mise en exergue, avec un extrait du texte « Mistake » qui figure comme prologue du spectacle. 
L’errance entre la France et l’Allemagne est soulignée par l’introduction dans de passages bilingues, en français et en allemand. Notamment trois poèmes composés chacun d’anagrammes, et plusieurs phrases isolées. Ainsi est évoquée l’errance de Zürn et son vécu de la division, à travers ces passages entre les deux langues.
Zürn erre aussi entre le féminin et le masculin. Elle s’interroge sur les fragilités de l’identité sexuelle, sur les passages entre le féminin et le masculin, notamment lorsqu’elle parle des autres femmes internées avec elle. 
Le vécu de Unica Zürn est marqué par de nombreuses hallucinations (notamment celle de « l’homme blanc ») et par des délires, mais une certaine distance déjà présente dans le texte original de Zürn permet d’éviter l’écueil de la fascination que pourrait susciter la représentation d’une malade mentale.



Création musicale

L’univers sonore est très important dans « Mistake » et « Der Mann im Jasmin ». Unica Zürn est envahie par de nombreuses hallucinations sonores, voix, « signaux », bruits d’origines diverses. À l’hôpital psychiatrique, elle se retrouve plongée dans un univers particulièrement sonore. En plus de la diffusion d’enregistrements, l’intervention directe de musiciens sur scène est devenue une nécessité. Leur musique est semi-improvisée, ce qui permet un rapport au texte à la fois souple et précis. Ainsi le texte parlé et l’univers sonore se croisent-ils le plus possible.
                                                                                 


Résumé du parcours artistique des principaux intervenants dans le projet

Anne ROPERS est dramaturge, comédienne et psychologue clinicienne. Elle est titulaire d’un Master de recherche en études théâtrales (Université Paris 8). Elle s’est formée au jeu d’acteur à l’Atelier théâtre du Tourtour, et au mime. Avec la compagnie « Les Épinettes » elle met en scène « Inventaires » de Philippe Minyana en 2005. Elle anime un atelier de théâtre en psychiatrie. Elle cherche à explorer les liens entre le théâtre et la musique improvisée. En 2013, elle crée le collectif « Récidiva ». Elle a publié « Folie et politique – le théâtre de Falk Richter », ouvrage préfacé par Stanislas Nordey, ainsi que divers articles sur le thème du théâtre et de la folie.

Fabrice VILLARD est poète, performer et musicien. Il replace inlassablement la poésie dans le champ du spectaculaire, à la frontière de la musique et du théâtre. Il répond à de nombreuses commandes dans le domaine de l’opéra, de la mélodie contemporaine, du mélodrame, conçoit des bandes-sons à partir de ses textes ou des évènements sonores et poétiques « in situ ». Il a publié cinq livres aux éditions de la fenêtre, ainsi que plusieurs contributions dans des revues de poésie contemporaine. Il se produira en juin 2014 dans le cadre du festival « Théâtre au jardin » de Montreuil.

Jean-Brice GODET est clarinettiste pratiquant l’improvisation libre. En 2004, il obtient un Master de recherche en informatique musicale (ATIAM) à l’Université Pierre et Marie Curie et à l’I.R.C.A.M, et achève son cursus musical par un D.E.M. au Conservatoire de Gennevilliers. Il travaille avec Fred Frith, le quintet Fröhn, Pablo Cueco et a joué avec Anthony Braxton. Il a animé les soirées Amok'Improv' avec Sylvain Cathala et Fred Maurin. Il crée le « Mujô quartet » en mai 2012 à Brooklyn avec Michaël Attias, Pascal Niggenkemper et Carlo Costa, quartet de free jazz qui interprète ses compositions.

Marco QUARESIMIN est contrebassiste formé au jazz et improvisateur. Il joue régulièrement avec les musiciens du collectif « COAX » et avec Lawrence Williams, Emil Strandberg, Lauri Hyvarinen. Il est également compositeur et arrangeur, joue dans les groupes « Healing Unit » et « Scar » et partage des projets avec des chanteurs, danseurs, metteurs en scènes et peintres. Il a travaillé avec Axel Dörner, Tristan Honsinger, Joëlle Léandre, Mats Gustafsson, Roberto Dani et Giancarlo Schiaffini. Il anime un atelier d'improvisation à la Maison Populaire de Montreuil.


Marc DRUEZ est réalisateur. Il a un goût particulier pour l'illustration et la postproduction avantgardiste. Il a réalisé de nombreux courts-métrages pour « Canal+ », des habillages de chaînes et il a été créateur de programmes pour « Disney Channel », « Canal J », « Cartoon Network », et « Tiji ». Il a créé des documentaires sur  la psychiatrie et l’art brut : un court-métrage sur André Robillard, et deux films en collaboration avec Catherine Allézy :« Stop Your Madness » et « Lolita ».

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