UNICA
Création
Théâtre musical – tout public à partir de 14 ans
Adaptation
de Anne Ropers et Fabrice Villard, d’après « Mistake » et « Der
Mann im Jasmin » de Unica Zürn
Une
femme erre entre deux langues, le français et l’allemand, deux lieux, Paris et
Berlin, et entre le féminin et le masculin, en passant par plusieurs
internements psychiatriques. L’homme blanc est son compagnon imaginaire.
L’histoire des errances folles marquées par des délires et hallucinations est
aussi celle des créations empreintes d’une très grande poésie.
Dans
ce spectacle autour d’Unica Zürn (1916-1970), artiste et écrivaine surréaliste,
la création musicale et le texte entrent en forte résonance, se croisent et se
répondent.
Collectif récidiva / Collectif Coax
Anne Ropers (comédienne)
Jean-Brice
Godet (clarinettes)
Marco Quaresimin (contrebasse)
Marc Druez (scénographie et vidéo)
Fabrice Villard (mise en voix)
Mise en scène collective
Prochaines représentations:
Jeudi 5 juin et vendredi 6 juin 2014 à 20h30 au théâtre Berthelot à Montreuil
Durée : 1h15 environ
Rencontre-débat
« L’art et le non-faire : quels accueils pour la folie ? » avec Patrick Blauwart (comédien), Françoise Meyer (psychanalyste),
Julien Varet (psychiatre), Christian Sabas (peintre, infirmier) et les
Non-Fairistes, après le spectacle du 5 juin.
Concert de
« Bribes », musiques improvisées, après
le spectacle du 6 juin.
Exposition de
peintures de « L’Atelier du Non-Faire » dans le foyer du théâtre.
Note
d’intention UNICA
D’origine berlinoise, Unica
Zürn est connue en France avant tout comme compagne du sculpteur Hans Bellmer.
Elle est dessinatrice, proche
de Henri Michaux et du milieu surréaliste et s’est fait connaître en tant
qu’écrivaine, d’abord en Allemagne, en publiant plus d’une centaine de contes,
pour la plupart dans un style expressionniste, dans la presse berlinoise au
début des années 1950.
Elle met fin à ses jours en
1970 à Paris.
« Der Mann im
Jasmin » (« L’Homme-Jasmin »), son ouvrage le plus connu,
constitue à la fois un document quasi clinique sur sa maladie mentale et un
récit littéraire d’une grande poésie.
Dans le travail d’adaptation et
de mise en scène, le vécu psychique d’Unica Zürn est le fil rouge.
Sont laissées de côté sa
description des différents lieux d’hospitalisation, la relation avec Hans
Bellmer et son évocation de la plupart des personnes qu’elle rencontre.
Dans son récit à la troisième
personne, Zürn décrit son état d’errance. Si elle erre dans les rues de Paris
et de Berlin, son errance se situe également entre Paris et Berlin.
Lorsqu’elle se trouve à Berlin, elle est pressée de retourner à Paris, et vice
versa. Cette errance entre ces deux villes, avec ces trajets en avion pour
passer de l’une à l’autre semble se rapprocher d’une errance plus
contemporaine, caractéristique de l’individu postmoderne, à l’heure de la
mondialisation.
La scène d’un trajet par avion
entre Paris à Berlin est mise en exergue, avec un extrait du texte
« Mistake » qui figure comme prologue du spectacle.
L’errance entre la France et l’Allemagne
est soulignée par l’introduction dans de passages bilingues, en français et en
allemand. Notamment trois poèmes composés chacun d’anagrammes, et plusieurs
phrases isolées. Ainsi est évoquée l’errance de Zürn et son vécu de la
division, à travers ces passages entre les deux langues.
Zürn erre aussi entre le
féminin et le masculin. Elle s’interroge sur les fragilités de l’identité
sexuelle, sur les passages entre le féminin et le masculin, notamment
lorsqu’elle parle des autres femmes internées avec elle.
Le vécu de Unica Zürn est
marqué par de nombreuses hallucinations (notamment celle de « l’homme blanc »)
et par des délires, mais une certaine distance déjà présente dans le texte
original de Zürn permet d’éviter l’écueil de la fascination que pourrait
susciter la représentation d’une malade mentale.
Création
musicale
L’univers sonore est très
important dans « Mistake » et « Der Mann im Jasmin ». Unica
Zürn est envahie par de nombreuses hallucinations sonores, voix,
« signaux », bruits d’origines diverses. À l’hôpital psychiatrique,
elle se retrouve plongée dans un univers particulièrement sonore. En plus de la
diffusion d’enregistrements, l’intervention directe de musiciens sur scène est
devenue une nécessité. Leur musique est semi-improvisée, ce qui permet un
rapport au texte à la fois souple et précis. Ainsi le texte parlé et l’univers
sonore se croisent-ils le plus possible.
Résumé
du parcours artistique des principaux intervenants dans le projet
Anne
ROPERS est dramaturge, comédienne et psychologue clinicienne. Elle
est titulaire d’un Master de recherche en études théâtrales (Université Paris
8). Elle s’est formée au jeu d’acteur à l’Atelier théâtre du Tourtour, et au
mime. Avec la compagnie « Les Épinettes » elle met en scène
« Inventaires » de Philippe Minyana en 2005. Elle anime un atelier de
théâtre en psychiatrie. Elle cherche à explorer les liens entre le théâtre et
la musique improvisée. En 2013, elle crée le collectif « Récidiva ». Elle a publié « Folie et
politique – le théâtre de Falk Richter », ouvrage préfacé par Stanislas
Nordey, ainsi que divers articles sur le thème du théâtre et de la folie.
Fabrice
VILLARD est poète, performer et musicien. Il replace inlassablement
la poésie dans le champ du spectaculaire, à la frontière de la musique et du
théâtre. Il répond à de nombreuses commandes dans le domaine de l’opéra, de la
mélodie contemporaine, du mélodrame, conçoit des bandes-sons à partir de ses
textes ou des évènements sonores et poétiques « in situ ». Il a
publié cinq livres aux éditions de la
fenêtre, ainsi que plusieurs contributions dans des revues de poésie
contemporaine. Il se produira en juin 2014 dans le cadre du festival
« Théâtre au jardin » de Montreuil.
Jean-Brice
GODET est clarinettiste pratiquant l’improvisation libre. En
2004, il obtient un Master de recherche en informatique musicale (ATIAM) à
l’Université Pierre et Marie Curie et à l’I.R.C.A.M, et achève son cursus
musical par un D.E.M. au Conservatoire de Gennevilliers. Il travaille avec Fred
Frith, le quintet Fröhn, Pablo Cueco et a joué avec Anthony Braxton. Il a animé
les soirées Amok'Improv' avec Sylvain Cathala et Fred Maurin. Il crée le
« Mujô quartet » en mai 2012 à Brooklyn avec Michaël Attias, Pascal
Niggenkemper et Carlo Costa, quartet de free jazz qui interprète ses
compositions.
Marco
QUARESIMIN est contrebassiste formé au jazz et improvisateur. Il joue
régulièrement avec les musiciens du collectif « COAX » et avec
Lawrence Williams, Emil Strandberg, Lauri Hyvarinen. Il est
également compositeur et arrangeur, joue dans les groupes « Healing
Unit » et « Scar » et partage des projets avec des chanteurs,
danseurs, metteurs en scènes et peintres. Il a travaillé avec Axel Dörner, Tristan Honsinger, Joëlle Léandre, Mats Gustafsson, Roberto Dani
et Giancarlo Schiaffini. Il anime un atelier d'improvisation à la Maison
Populaire de Montreuil.
Marc
DRUEZ est réalisateur. Il a un goût particulier pour
l'illustration et la postproduction avant‐gardiste. Il a réalisé de nombreux
courts-métrages pour « Canal+ », des habillages de
chaînes et il a été créateur de programmes pour « Disney Channel »,
« Canal J », « Cartoon Network », et « Tiji ». Il
a créé des documentaires sur la
psychiatrie et l’art brut : un court-métrage sur André Robillard, et deux
films en collaboration avec Catherine Allézy :« Stop Your
Madness » et « Lolita ».
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